L'innovation au rendez-vous du prochain PPI de l'EPORA 2026-2030

Un guide pour l’action de l’Epora

Tous les cinq ans, l’Epora élabore son Programme pluriannuel d’action (PPI) qui fixe sa stratégie et ses priorités d’intervention. A l’issue de son conseil d’administration du 14 mars 2025, l’établissement a mis en projet son document 2026-2030, focalisé sur les enjeux de biodiversité, d’eau, de préservation des sols et, plus largement, de transition écologique, à l’échelle de ses cinq départements d’intervention.

Manon Sajaloli, chargée d’études habitat foncier à l’Agence, souligne l’importance de ce document « très pragmatique » qui définit le fonctionnement de l’établissement, les règles de sélection des fonciers portés et l’ensemble de son offre de service. Les agences d’urbanisme régionales ont participé à la construction de la vision stratégique, en la fondant sur « une complète mise à jour des enjeux », pour intégrer les exigences de sobriété foncière de loi Climat & résilience. Elles ont collecté les données, produit des analyses « inédites » sur les dynamiques foncières et animé, durant l’année 2025, des ateliers territoriaux réunissant acteurs et experts.

Deux principaux axes pour relire le territoire

1. Renouveler les indicateurs d’analyse territoriale face à l’impératif de sobriété foncière

Avec la trajectoire ZAN, une lecture nouvelle du territoire, fondée sur de nouveaux indicateurs d’analyse, s’imposait. Après les avoir définis et explorés, les agences ont construit des atlas cartographiques pour représenter et analyser la consommation foncière et les dynamiques territoriales.

L’Agence grenobloise a travaillé sur la caractérisation des espaces urbains et l’évolution des consommations foncières par EPCI. Elle s’est attachée à regarder leur traduction dans les documents d’urbanisme en regard des dynamiques résidentielles, démographiques et économiques.

2. Analyser la pression foncière sur les territoires

Cette analyse s’est faite à partir de plusieurs entrées : prix du foncier ; grands projets d’aménagement ; secteurs sous forte contrainte d’urbanisation ; enjeux naturels et environnementaux.

L’expertise de l’Agence, avec celles d’Epures et d’UrbaLyon, a permis d’identifier les zones les plus sensibles en matière de biodiversité, de risques, de ressource en eau, de préservation ou de renaturation. Un atlas complet a été produit, intégrant des indicateurs renouvelés, parfois inédits, pour proposer une lecture « décalée » mais plus pertinente du territoire. Ils offrent une compréhension nouvelle – et parfois contre-intuitive – de la consommation foncière, révélant les résultats des politiques publiques. Par exemple, la représentation du poids de la consommation foncière rapporté à la tache urbaine met bien en évidence les territoires les plus vertueux… et ceux qui le sont moins.

Autre avantage de ce travail fouillé : il constitue une base qui pourra être exploitée dans les travaux futurs.

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Quelques enseignements

• En volume, les espaces urbains consomment davantage de foncier.
• En proportion au contraire, ce sont les territoires ruraux – notamment ceux soumis à la pression touristique comme la Drôme ou l’Ardèche – qui consomment le plus d’espace.
• La consommation foncière n’est pas toujours compensée par la densité : en dépit des attentes, certains territoires construisent moins dense qu’auparavant.
• Concernant la vacance et l’insalubrité, les dynamiques sont très liées au niveau d’attractivité, avec un impact notable dans de nombreux centres-bourgs ruraux.

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Un travail collaboratif et sur mesure

Le travail d’analyse a débuté par un vaste échange avec l’Epora, très impliqué via sa directrice des études, Véronique Guirimand, et son DGA, Aimeric Fabris, qui ont challengé les agences sur la définition et le renouvellement des indicateurs cartographiques. Les agences se sont ensuite réparti les tâches selon leurs expertises et leurs connaissances. L’Agence grenobloise a ainsi produit toutes les cartes environnementales ainsi qu’une partie des cartes sociodémographiques. C’est l’agence lyonnaise, UrbaLyon, qui s’est chargée de l’assemblage de l’atlas, en vue de son intégration au PPI.

Un PPI largement coconstruit : les séminaires

Les partenaires publics et privés de l’Epora (Dreal, Anah, Banque des Territoires, AURA HLM, AFPI…) ont participé à trois journées d’échanges thématiques animées par les agences pour alimenter la réflexion prospective sur les nouveaux enjeux fonciers et l’offre de service de l’Epora en la matière.

Quatre thèmes étaient initialement prévus : renforcement économique du territoire ; relance du logement ; équilibre territorial ; biodiversité, ressources (sols, eau) et risques. Ce dernier sujet a finalement été traité par les trois agences via des entretiens ciblés.

Les participants ont travaillé en petits groupes autour de thématiques telles que : ceintures urbaines en surchauffe ; densification ou rééquilibrage territorial ; effets des grands projets sur la métropolisation ; centres anciens vacants et périphéries habitées ; vieillissement des territoires…

Ces échanges, nourris par l’analyse cartographique, se sont révélés particulièrement riches et utiles pour affiner la stratégie de l’Epora. Ils ont aussi montré le fort besoin de rencontres « en terrain neutre » entre les acteurs et décideurs du territoire.

En parallèle, un séminaire interne à l’Epora a permis d’associer l’ensemble des salariés à la construction du plan d’action, avec restitution des travaux menés lors des séminaires externes.

Epora, Établissement public foncier en région Rhône-Alpes

Adhérent aux trois agences régionales : AURG, Epures, Urbalyon

Sa mission : l’Epora accompagne les collectivités dans leurs projets urbains et immobiliers via le portage foncier, le proto-aménagement (démolition, dépollution…) et l’appui à la mise en œuvre. Ses objectifs : renforcer les équilibres territoriaux et construire des territoires durables grâce à une consommation économe du foncier.

Son périmètre géographique : l’Epora accompagne les départements de la Loire, de la Drôme, de l’Ardèche, 230 communes du département du Rhône (hors métropole de Lyon) et 232 communes du nord du département de l’Isère soit 56 EPCI.

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