Quel regard portez-vous sur le ZAN ? 

La loi Climat et résilience vient bouleverser fortement l’aménagement du territoire. Elle remet en question de nombreuses pratiques des différents acteurs de l’urbanisme et de l’aménagement comme les élus, les techniciens, les professionnels publics et privés. Elle pose la question des modèles de développement du territoire et de ce qu’est, ou doit devenir, la ville de demain « résiliente, désirable et attractive. Être propriétaire d’une maison individuelle, désir social très fort dans notre pays, ne pourra plus être le modèle premier de développement urbain.

L’enjeu est de bien appréhender ce concept innovant qu’est le ZAN : c’est la qualité des sols qu’il va nous falloir considérer et préserver. Nous allons devoir passer d’une logique 2D en stock (planification et consommation foncière), à une logique 3D, en flux (le sol, ce qui au-dessus et en-dessous). Cela ne pourra pas être mis en œuvre à l’échelle d’une commune. Le phénomène est global et de fait, l’enjeu est intercommunal.

Comment Grenoble-Alpes Métropole s'empare du ZAN ? 

Dès son élaboration, le PLUi de Grenoble Alpes Métropole s’est inscrit dans cette dynamique de réduction de la consommation d’espace qui, on le constate, est à l’œuvre depuis quelques années. L’Agence, qui a appuyé fortement la métropole lors de l’élaboration du PLUi, a pu montrer, grâce à ses outils d’observation, que la consommation d’espace entre 2010 et 2020 était de 31 ha par an, soit une baisse de 35 % par rapport aux dix dernières années (47 ha/an). Cette nouvelle réalité correspond aux objectifs affichés dans le PADD du PLUi.

Un dialogue et un équilibre sont à trouver au sein de la Métropole, mais aussi avec les territoires voisins et avec l’EP SCoT. Nous devrons avoir à l’esprit que ce nouveau modèle de ville « résiliente et désirable » induit par le ZAN va percuter les habitudes de nos concitoyens. Il faudra faire œuvre de pédagogie, tant au niveau du sens (préservation des ressources, résilience, réponse au changement climatique), qu’au niveau des réalisations (quel sera le projet à côté de chez moi ?). Chaque acteur concerné devra pouvoir expliquer pourquoi on construit et comment on va le faire. Un effort de pédagogie est nécessaire, pour pouvoir démontrer que la densité n’est pas forcément synonyme de dépréciation du cadre de vie mais peut être un facteur d’amélioration du quotidien et du futur.