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La résilience, porteuse de promesses, de visions partagées et de coopérations ?

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La question du risque, en région grenobloise, est complexe, prégnante et sensible. L’Agence a exploré les questions de résilience urbaine. Initié par le Conseil scientifique de l’Agence, c’était le sujet du Grand A 2018 dont sont livrés ici les principaux enseignements.

LA RÉSILIENCE, PORTEUSE DE PROMESSES, DE VISIONS PARTAGÉES ET DE COOPÉRATIONS ?

La question du risque, en région grenobloise, est complexe, prégnante et sensible. Dans un contexte d’urgence climatique aux conséquences intenses sur ce territoire, c’est un signal fort dont l’Agence s’est saisie pour explorer les questions de résilience urbaine. Loin de la seule question du risque, elles embrassent le projet de société et la stratégie des territoires, et s’affranchissent des limites institutionnelles. Une chance à saisir pour inventer l’avenir de la région grenobloise ? Initié par le Conseil scientifique de l’Agence, c’était le sujet du Grand A 2018 dont sont livrés ici les principaux enseignements.

Vers une métropole résiliente face aux risques

Alors que la métropole grenobloise cumule des risques hydrométéorologiques, gravitaires, sismiques et technologiques, elle fait de la prévention des risques un cheval de bataille. Aujourd’hui, avec une majorité de la population et plusieurs milliers d’emplois exposés, elle s’engage dans une stratégie de résilience qui veut objectiver les risques et les contextualiser dans une perspective de rebond rapide post-événement. Cet enjeu se traduit dans la planification mais aussi à travers une connaissance élargie (30 nouvelles cartes d’aléas multirisques), une étude globale de la vulnérabilité aux inondations, une OAP « Risques et Résilience » dans son PLUi (première en France.) En termes opérationnels, plusieurs projets structurants illustrent déjà l’engagement métropolitain. Concernant les volets organisationnels et culturels, de nombreuses actions sont à l’étude pour construire une culture du risque avec les habitants. Enfin, la reconnaissance du territoire, des compétences et des actions partenariales, devront se traduire dans les PPRi et les PPRn portés par l’État. Ce afin d’accompagner plus souplement la mutation et l’adaptation du territoire, en évitant de le figer dans sa vulnérabilité.

Vers une métropole résiliente « tout court »

Bien que cruciale à Grenoble, la question du risque ne peut être seule fondatrice d’une stratégie de résilience. Selon Magali Talandier, directrice du projet de recherche Popsu Métropoles, la question de la capacité de résistance et d’adaptation du territoire aux chocs se pose aujourd’hui avec acuité en matière économique. Fragilisées par la crise de 2008, la métropole grenobloise et sa région ont en effet à faire face à d’importants bouleversements qui affectent, voire remettent en question, la vivacité historique du fameux triptyque Recherche – Université – Industrie. Dans un climat d’urgence environnementale et sociale, la somme des défis interroge la capacité d’adaptation et d’anticipation de la métropole, autant qu’elle nécessite des réponses nouvelles. Un contexte qui a conduit une équipe de chercheurs grenoblois (UGA-Pacte / GEM / Ensag / Cresson), accompagnés des techniciens de la Métropole et de l’Agence, à s’intéresser à la capacité de résilience du territoire. Conçu pour deux ans, le projet Popsu Métropoles grenoblois s’articule autour de trois axes : métropole expérimentale –montagne – hospitalière. Trois défis intrinsèquement soumis à la question de la complémentarité et de l’interdépendance entre la métropole et l’ensemble des territoires de la grande région grenobloise.

Les 7 enseignements de Grand A – La rencontre

À la fois impliquée dans le PLUi métropolitain et dans le programme Popsu, l’Agence, avec son conseil scientifique et ses partenaires universitaires, s’est saisie de ces questionnements. Ce fut le thème exploratoire de l’année, au sein d’ateliers étudiants conduits avec l’Institut d’urbanisme et de géographie alpine (IUGA), l’école d’architecture (Ensag), la faculté de droit et Sciences Po. Il s’est conclu fin 2018 par un grand débat organisé par l’Agence à Grenoble, réunissant 150 personnes (élus, techniciens, universitaires…) autour d’experts nationaux. Des pistes ont émergé pour les travaux futurs de l’Agence.

  1. La résilience ne se limite pas aux risques naturels ou technologiques
  2. Elle appelle à identifier et croiser plusieurs facteurs
  3. Elle nécessite de pré-identifier « les éléments que l’on est prêt à abandonner ou à changer » en cas de crise
  4. Elle est facteur de renouveau pour la prospective
  5. Elle nécessite de faire appel aux ressources propres du territoire
  6. L’action publique ainsi que l’auto-organisation des citoyens et entreprisessont des clés de réussite
  7. Autant que le développement des solidarités et le renforcement du cadre démocratique de nos sociétés.

Quelles suites pour l’Agence ?

Dans le prolongement des réflexions, un nouveau partenariat Agence – Université, complété d’autres partenaires associatifs, institutionnels ou scientifiques, s’est noué cette année. L’IUGA mobilise des étudiants de trois Master d’urbanisme pour explorer les chemins de résilience de la région grenobloise face aux grandes menaces systémiques, l’objectif commun étant de poser les bases d’un diagnostic. Au-delà de l’identification de ces menaces, il permettrait d’identifier les ressources dont dispose notre territoire grenoblois pour renouveler son modèle d’aménagement et de développement.


 

Article rédigé pour TRAITS D'AGENCE, le magazine des agences d’urbanisme - Septembre 2019