Impliquée dans l'élaboration du PLUi Bièvre Est, l'Agence a accompagné l'équipe municipale dans la définition des premiers enjeux d'aménagement et de revitalisation du centre-bourg.

Grand Lemps : Projet d'extension du centre-bourg | Interview de Nicole Berton, maire

AURG

L’Agence vous a accompagnés en 2018 dans la réflexion sur le projet d’extension du centre-bourg. Son approche sur le terrain a-t-elle répondu à votre attente ?

L’Agence nous a proposé et a animé des visites d’écoquartiers dans le Grésivaudan, la métropole grenobloise et le Pays Voironnais. Cela a permis de voir tous les aspects d’un quartier urbain durable. Cette démarche a été parfaitement positive car l’Agence a su choisir des lieux de vie bien dimensionnés et représentatifs de notre projet. Nous avons ainsi pu voir la réalité autrement que sur des photos ou des plans, et nous projeter sur la façon dont nos habitants pourraient vivre. Et aussi sur ce qu’on ne voulait surtout pas. Cela nous a permis de prendre conscience qu’on avait besoin de densifier, mais pas n’importe comment. Même si Le Grand-Lemps est un pôle centre, c’est encore une bourgade rurbaine.

Quels enseignements avez-vous tiré ? Avez-vous mieux cerné les enjeux d’un quartier urbain durable ?

Si on veut faire une ville durable, il faut qu’on se projette en grand et non pas toujours en raisonnant en petites zones, car alors on ne fait que juxtaposer des quartiers les uns aux autres sans leur donner l’assise d’un tissu urbain durable. La perméabilité est importante. Ce qu’on a vu nous a permis d’approcher du concret. Si on n’anticipe pas suffisamment, si on n’envisage pas tout le réseau nécessaire autour de l’habitat, alors on ira obligatoirement vers un loupé puisque les voies ne correspondront pas aux déplacements des gens, au besoin de conjuguer les usages du piéton, du vélo et de la voiture. Nous avons constaté aussi que le rapport humain pouvait rester très présent, en préservant des espaces privatifs et en proposant des espaces partagés pour le vivre ensemble.

La démarche a-t-elle permis aux élus de s’approprier l’Opération d'aménagement programmée (OAP), d’avoir une vision commune ?

L’Agence nous a mis dans la posture de l’urbaniste. Même si la démarche a fait ressortir certaines divergences, elle nous a permis de prendre conscience qu’il fallait vraiment avoir un plan d’ensemble pour ne pas faire de l’urbanisme à court terme. Après les visites d’éco-quartiers sur les autres territoires, nous avons visité Le Grand-Lemps autrement. Au cours de ce second séminaire organisé sur place avec les élus, l’Agence a proposé une visite des lieux pour nous inviter à porter un autre regard sur les différentes perspectives, autant en matière de paysage que d’espace. Avec les questions suivantes à l’esprit : comment demain organiser de
nouveaux usages, en conservant un peu de notre âme ? Certains ont par exemple regardé autrement des murs qu’ils voyaient tous les jours… L’idée a été émise d’en conserver quelques-uns…Également avec notre petit ruisseau et ses canaux : on s’est dit qu’ils pourraient être plus attractifs si leur tracé était un peu différent. Enfin, le pré-travail en 2018 a permis à un groupe de se constituer pour travailler autour du projet et nourrir la réflexion du Conseil citoyen. En 2019, on sera vraiment dans du concret. Jusque-là, l’appréhension et le rêve prédominaient. Nous allons entrer dans la phase de la projection réelle. Toujours avec l’aide de l’Agence.