Fruit de la démarche prospective engagée par l’Atelier des Futurs, le Rapport annuel sur les risques et la résilience (RARRe) analyse pour la seconde année les risques susceptibles d’affecter le territoire grenoblois.
LE RAPPORT 2025 SUR LES RISQUES ET LA RÉSILIENCE DANS L’AIRE GRENOBLOISE EST PUBLIÉ
Cette nouvelle édition propose une lecture croisée : à partir, d’une part, d’une documentation objective des risques appuyée sur la presse locale ; et d’autre part, d’une enquête d’opinion menée auprès de plus d’un millier d’habitants de l’aire grenobloise. L’enjeu : éclairer les politiques publiques et alimenter le débat local par une vision réaliste, globale et partagée de la situation.
Une approche qui se veut globale et multifactorielle
Le RARRe explore 44 risques répartis en 6 grandes familles. L’analyse ne se limite pas aux risques naturels ou technologiques : elle intègre l’ensemble des dynamiques de fragilisation durables, comme le changement climatique, la pression sur les ressources ou les inégalités sociales. Cette approche globale et multifactorielle permet de mieux comprendre la complexité systémique des risques et d’accompagner les décideurs publics dans l’identification des leviers de résilience.
L’édition 2025 met l’accent sur le ressenti des habitants, à travers une large enquête menée par un organisme de sondage auprès de plus de 1000 habitants de l'aire grenobloise.
Ce que révèle l’édition 2025
L’enquête confirme une inquiétude généralisée des habitants envers l’avenir : la note moyenne d’inquiétude atteint 3,8 sur 5. Si aucune des familles de risques n’échappe à ce sentiment, trois risques se détachent :
le changement climatique et la dégradation de l’environnement,
la dégradation des services publics,
les tensions sociales et la cohésion du vivre-ensemble.
Ces perceptions font écho à l’actualité récente, aux débats scientifiques et aux conclusions d’instances internationales. Elles rejoignent notamment celles des leaders d’opinion et experts interrogés par le Forum Économique Mondial dans le cadre du Global Risks Report.
Quelques chiffres marquants
Du constat à l’action
Le RARRe ne se veut pas seulement un diagnostic. Il est conçu comme un outil de sensibilisation, de dialogue et de mise en action. Le forum organisé en mai 2025, dans le cadre de la Biennale des villes en transition, a réuni élus, chercheurs et acteurs locaux autour d’ateliers de design fiction. Les participants y ont exploré des pistes de résilience pour 2030, en soulignant l’importance d’une culture partagée du risque et d’une responsabilisation accrue des habitants aux côtés des acteurs publics.
Design fiction au forum du RARRe : le "faux" JT de 2030
Une démarche continue
Tout au long de l’année, les membres de l’Atelier des Futurs, et particulièrement l’Agence d’urbanisme, multiplient les outils et occasions de présentation, d’échanges et de mises en situation, dans une volonté d’essaimage et de concrétisation des enseignements du RARRe, sur le grand territoire grenoblois et ailleurs.
Si la méthode est pérenne, les partenaires sont motivés par un souci d’optimisation. L’édition 2025 a renforcé la fiabilité et la représentativité de l’enquête.L’édition 2026 approfondira quant à elle l’analyse documentaire et actualisera la liste des risques, avec le concours du monde de la recherche et d’experts praticiens (en s’appuyant sur les recommandations du Conseil scientifique de l’Agence et de la Métropole). Ces travaux permettront également de sensibiliser les nouveaux élus du mandat 2026-2032 aux enjeux systémiques et aux priorités d’action.
Le RARRe est né de la volonté de l’Agence d’urbanisme de « faire de la prospective autrement », qui s’est incarnée en 2020 avec la création de l’Atelier des Futurs. Ce dernier regroupe 14 collectivités et institutions de l’aire grenobloise, unies par une charte d’engagements. Elles mutualisent des réflexions, des connaissances, des expériences. La production du RARRe est portée en commun depuis 2022.
Pourquoi c’est important
Le RARRe porte une ambition claire : aider les décideurs locaux à anticiper les crises, à réduire les vulnérabilités et à construire des politiques publiques résilientes. Au-delà d’un état des lieux et des perspectives, il propose une démarche collective et une manière renouvelée de penser la prospective : pour envisager l’avenir avec lucidité, courage et pragmatisme, en tenant compte des réalités, des complexités et des tensions qui traversent nos territoires et nos sociétés.