Questions à Pierre Beguery, maire de Montbonnot-Saint-Martin

En quoi le Grésivaudan est-il attractif pour ce type d’activité et pour ces implantations ? Quels apports pour le territoire ?

C’est la géographie et la disponibilité du foncier qui ont rendu le territoire du Grésivaudan « attractif » pour les implantations de logistique. La vallée du Grésivaudan est trait d’union entre l’Isère et la Savoie, entre Chambéry Métropole et Grenoble Alpes Métropole. Nous avions de la disponibilité foncière soit dans le tiers nord du territoire, soit dans le sud. Les différentes logiques d’implantation correspondent aux différents besoins de la logistique. Ainsi, au sud, l’entreprise GLD a pu développer deux implantations répondant à des besoins locaux : la première en lien avec l’entreprise Teisseire, la seconde avec les besoins de grandes industries métropolitaines. Ectra s’est implantée à Crolles à proximité de ST son premier client. Au nord, les implantations de Lidl à Pontcharra ou de la Poste à la Buissière rayonnent sur l’Isère, la Savoie et au-delà encore. Je n’oublie pas les entreprises locales de logistique (TPE ou PME) que nous avons accompagnées dans leur développement. Nous avons accueilli en responsabilité, sans brader les terrains, ces logisticiens indispensables aux activités économiques du Grésivaudan et à celles du grand Grenoble. Nous l’avons fait pour contribuer au dynamisme et à l’attractivité économique de notre territoire et des territoires voisins, car le
transport, le stockage, le conditionnement des matériaux et des produits sont indissociables de leur production et de leur vente. La logistique consomme certes beaucoup de foncier économique et crée peu d’emplois. Mais ces emplois non spécialisés sont aussi les bienvenus dans des territoires frappés par la désindustrialisation.

Quel a été et quel pourrait être le rôle du SCoT ?

Le SCoT exprime peu de choses sur la logistique. Il dit que l’implantation de cette activité doit être privilégiée en espaces économiques dédiés. Cela a été le cas dans le Grésivaudan. Au-delà, le SCoT n’avait pas à se prononcer pour ou contre les implantations logistiques. Dans les ZAE, le SCoT indique qu’il convient de densifier. On évoque régulièrement la forte consommation de foncier par cette activité. Mais il est difficile de faire autrement. Pour la Poste à La Buissière, le coefficient d’emprise au sol (CES) de 20 % paraît faible, mais cela répond à des impératifs d’exploitation incontournables. Dans le contexte de pénurie du foncier économique disponible, on ne peut concevoir que les grandes implantations au sein de la GReG n’aient été l’objet de discussions en amont entre les territoires. Une politique globale doit être mise en place et peut-être devenir opposable par analogie avec ce qui est pratiqué pour les grandes surfaces commerciales dans le cadre de la CDAC ?
En ce qui concerne le Grésivaudan, nous continuerons de favoriser le développement des petites entreprises de logistique « de proximité », déjà implantées dans le territoire, mais nous nous proposons de ne plus accueillir de nouvelles grandes plateformes de logistique (commerciales ou industrielles) — d’intérêt GReG ou plus — sans avoir échangé avec les territoires voisins.
Une question d’actualité : dans le contexte du développement fulgurant de l’e-commerce et de l’appétit gargantuesque en matière foncière d’hyper logisticiens (on parle beaucoup d’Amazon dans nos territoires), quelle sera la politique affichée par le SCoT ?