Logements : L’ACCESSIBILITÉ FINANCIÈRE DANS LA MÉTROPOLE

Comment ont évolué les inégalités liées au logement ces dernières années ? Pour quels types de ménages ces inégalités sont-elles les plus prégnantes ? À quel point la propriété immobilière est-elle concentrée ?

AFFINER LA CONNAISSANCE

À travers son prochain Programme local de l’habitat (PLH) 2025-2030, en cours d’élaboration, Grenoble-Alpes Métropole a l’ambition d’améliorer l’accessibilité financière des logements sur son territoire, tant en accession qu’en location. Souhaitant pour cela territorialiser finement les orientations relatives au développement des divers produits immobiliers (accession libre / logement social / accession sociale), elle a sollicité l’Agence pour affiner la connaissance des ressources des ménages selon leurs caractéristiques et ainsi, leur accessibilité aux logements. À l’inverse de toutes les autres dépenses, celles liées au logement (loyer, énergie, eau, entretien et réparation, etc.) pèsent en effet de plus en plus dans les budgets des ménages en France. Elles représentaient en 2021, 28 % de leurs dépenses, soit deux fois plus qu’en 1970.
Les taux d’effort des ménages (dépenses liées au logement rapportées aux revenus) sont par ailleurs inégalement répartis selon leur statut d’occupation : le taux d’effort représente 10 % pour les propriétaires ayant fini de payer leur logement, contre 29 % pour les locataires du parc privé. En outre, la propriété immobilière est particulièrement concentrée en France : les ménages propriétaires d’au moins 5 logements représentent 3,5 % des ménages, mais détiennent 50 % des logements en location possédés par des particuliers.

INÉGAUX FACE AU COÛT DU LOGEMENT

Dans la métropole grenobloise, le coût résidentiel, qui intègre les dépenses liées au logement et celles liées aux mobilités quotidiennes, est plus important pour les ménages habitant en dehors du centre-ville ; il l’est davantage encore pour les ménages habitant en dehors de la métropole. Le logement est ainsi de plus en plus un facteur d’inégalités économiques entre les ménages et renforce encore l’enjeu de disposer de politiques de logement adaptées et abordables. Pour illustration, les locataires du parc social, les personnes seules et les jeunes sont bien davantage tributaires du coût du logement dans leur choix d’habitation.

UNE MÉTHODOLOGIE « AGENCE »

Après un panorama national et local des évolutions récentes et des enjeux autour de l’accessibilité financière des logements, l’Agence a développé une méthodologie spécifique, construite à partir de diverses estimations, pour analyser les ressources des ménages au regard des prix immobiliers et des loyers au sein de la métropole. Méthode décryptée et illustrée dans une nouvelle publication METHODO.
Des fiches de synthèse (classement en fonction de l’âge, de la composition familiale ou du statut d’occupation) ont ainsi été produites, présentant, par profil de ménages, d’une part les chiffres clés, les logements occupés et leur localisation dans la métropole et d’autre part, la distribution des revenus et du budget théorique allouable à la location ou à l’achat, et l’accessibilité des marchés.
Les conclusions de ces analyses ont permis de préciser les enjeux des politiques résidentielles de la Métropole. Elles alimenteront en 2023 les orientations et actions formulées dans le prochain PLH 2025-2030 de Grenoble-Alpes Métropole.