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La Métropole cartographie ses Îlots de chaleur urbains

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Grenoble-Alpes Métropole, accompagnée par le climatologue Xavier Foissard, s'est engagée depuis le printemps 2022 dans une démarche de cartographie des Îlots de chaleur urbains (ICU) à l’échelle de son territoire.
Les facteurs qui influencent le phénomène d'ICU sont nombreux : densité du bâti, hauteur des constructions, « effet canyon », surfaces imperméabilisées ou encore part de végétation… Forte de ses connaissances en la matière, l'Agence a donc été sollicitée pour appuyer la Métropole dans le travail préalable de caractérisation de cette morphologie urbaine.

La Métropole cartographie ses Îlots de chaleur urbains

La délimitation des Zones climatiques locales, une étape-clé pour cartographier les ICU

La cartographie des ICU repose sur une vaste campagne de mesures, qui nécessite l’installation d’un réseau de capteurs de température sur des points stratégiques. La localisation de ces capteurs s’appuie sur la délimitation préalable de Zones climatiques locales (LCZ pour « Local Climate Zone »). Ces unités de surface urbaine, dont la taille varie de quelques îlots à un quartier, répondent à un double principe d'homogénéité de composition urbaine et d'homogénéité climatique.

La classification des LCZ, adoptée par la communauté scientifique internationale du climat urbain, permet ainsi de comparer des quartiers présentant des similitudes, ainsi que leur fonctionnement en termes d’îlot de chaleur urbain. A titre d'exemple, les LCZ présentant une densité de bâtiments importante, une forte imperméabilisation, peu de végétalisation et un « effet canyon » significatif, correspondent à des secteurs à fort potentiel d'ICU.

 

L'Agence en appui sur la qualification des tissus urbains

La première délimitation des LCZ conduite par Xavier Foissard repose sur une analyse automatique du zonage du PLUi, au prisme des différents indicateurs influençant l'ICU.Sur certains secteurs, notamment les tissus urbains du cœur métropolitain dont la composition urbaine est complexe, cette première délimitation des LCZ devait être précisée, adaptée.
C'est à cette étape que la Métropole a fait appel aux urbanistes de l’Agence. Ils ont valorisé leur connaissance fine du territoire pour caractériser la morphologie urbaine de ces tissus et préciser le contour des LCZ.

Parmi les LCZ identifiées dans la Métropole, on peut citer quelques exemples : les LCZ 2, LCZ 6 et LCZ 8 (cf. illustration).

Ce travail d’accompagnement a été conduit entre octobre et décembre 2022.

Une base solide pour passer à l'action

Une fois les LCZ identifiées, la Métropole a implanté un réseau de 150 capteurs de température (essentiellement localisés dans le cœur métropolitain mais également sur certaines autres communes de plateau, bourgs denses, etc.) pour réaliser une 1ère campagne de mesures au cours de l’été 2023.
Sur la base de ces mesures, il sera possible, d’ici la fin de l’année 2023, d’établir une cartographie des ICU à l’échelle métropolitaine, qui constituera un outil important au service de la réflexion de la Métropole pour réduire le phénomène des îlots de chaleur urbains.


Elle permettra notamment de cibler les secteurs à enjeux et d’adapter les réponses (désimperméabilisation, végétalisation, adaptation du bâti, choix d’aménagement, etc.) en portant une attention particulière aux publics vulnérables. Ces solutions pourront être mises en œuvre à travers les politiques publiques portées par la Métropole, mais aussi via des dispositions réglementaires à inscrire dans le cadre de l’évolution du Plan local d’urbanisme (PLU).


Autant de leviers à mobiliser dans la perspective d’un PLUI bioclimatique !