« Explorer les futurs heureux » : la décision en transition réfléchie à l’échelle nationale 

Quels modes de production pour des politiques publiques qui concourent à la soutenabilité et à un futur heureux dans un monde caractérisé par des perspectives incertaines ? Techniciens d’agences d’urbanisme et de collectivités ont été invités à se projeter dans l’action publique de 2040, dans le cadre de la 41e rencontre nationale des agences d’urbanisme en 2020.

Parmi les riches conclusions de ces travaux, on relève le constat que l’action publique est bousculée par les nombreux et complexes enjeux de résilience, de transitions, d’évolution très rapide du contexte et d’adaptation aux crises et que, bousculée, elle peine encore à se transformer par elle-même. Certaines transformations en cours, changement climatique, crises sociales et économiques, imposent des ruptures que les collectivités peinent à impulser de l’intérieur, sans l’intervention de crises extérieures (Covid, crise énergétique par exemple), agissant en quelque sorte comme un « Deus ex machina ».

 Pour aller plus loin, le replay et le document de synthèse de la démarche.

Une volonté de poursuivre localement les réflexions

En créant en 2022 un groupe de travail partenarial dédié, les partenaires de l’Atelier des Futurs ont souhaité poursuivre et décliner localement ces réflexions, pour relever le défi d’une action publique locale qui pourrait réfléchir et se transformer elle-même.

Dans sa volonté d’analyse de la « fabrique de l’action publique locale » du territoire et de prise de recul collective, l’Atelier des Futurs posait l’ambition de « regarder dans le rétroviseur » pour esquisser les contours de la décision demain en s’intéressant aux mécanismes passés.

 

Un premier temps de mise en dialogue des parties prenantes de la décision publique, à l’occasion du forum international du bien-vivre

Pour réinterroger le couple élu-technicien et l’intégration d’une pluralité croissante des acteurs participant à la décision (élus et techniciens, citoyens, acteurs économiques, experts, notamment scientifiques, lobbies, etc.), l’Atelier des Futurs proposait de s’appuyer sur un groupe d’élus pluriel. Un espace de discussion neutre, un lieu de rétrospective et d’analyse de cas d’études ou de projets (notamment de projets pour lesquels est apparu un écart entre la décision finale et ce qui pouvait apparaître comme une « décision idéale de transition »), pour identifier des « petites histoires de la décision » sur le territoire grenoblois.

Les agendas politiques n’auront pas permis de s’engager dans cette démarche en 2022.

Pour autant, le Forum international du bien-vivre a donné l’occasion de tester un outil original et ludique de mise en dialogue des élus et autres décideurs, autour de thèmes questionnant les changements de pratiques : partage de la ressource en eau, mobilités, déchets, etc. Cet outil exploite le « théâtre forum », qui met en scène de façon anonymisée des situations conflictuelles vécues (issues d’entretiens), que tout un chacun peut s’approprier, de sorte à « rejouer la scène » et tenter d’en démêler collectivement les points de blocage.

Cette expérimentation a été présentée lors d’une séance de Croq’Futurs, petits déjeuners débats de l’Atelier des Futurs, animée par Hélène Clot de Grenoble-Alpes Métropole et Marion Dubots, de la Compagnie Imp'Acte.

Le replay de la séance