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Retour sur la table ronde « Quelle santé à Grenoble en 2024 ? » Un cri d'alarme des acteurs locaux

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Le 15 mai dernier, dans le cadre de la biennale des villes en transition, l’Agence coorganisait avec la Ville de Grenoble une table ronde pour explorer l’avenir de la santé et de l’urbanisme. L’occasion de brosser un portrait de la situation locale et de faire se croiser les regards d’acteurs de divers horizons, à partir d’une mise en débat de la Fresque de Grenoble 2040.

Retour sur la table ronde « Quelle santé à Grenoble en 2024 ? » Un cri d'alarme des acteurs locaux

Depuis 2024, l’Agence accompagne la Ville de Grenoble dans sa démarche « Grenoble 2040 : pour des quartiers favorables à la santé ». Elle a notamment participé à la co-construction de la Fresque de Grenoble 2040, un outil de mise en débat et de médiation, présenté à la Biennale des villes en transition en mai 2025. Un riche support pour engager les réflexions et les échanges des différents acteurs de la santé et de la Fabrique de la ville rassemblés lors de la table ronde « Quelle santé à Grenoble En 2040 ? » le 15 mai dernier.

Une table ronde qui s’appuyait sur la Fresque de Grenoble 2040, un outil de médiation développé dans le cadre de Grenoble 2040

Véritable plongée dans le Grenoble de 2040, la Fresque se présente comme une « coupe augmentée » de Grenoble intégrant des mises en situation, des sites emblématiques et des repères. L’Agence a participé à sa construction, collective et inédite par son ampleur.

Très ancrée dans les quartiers, cette démarche prospective s’appuyait notamment sur le prisme de l’urbanisme favorable à la santé pour poser des éléments de diagnostic et de prospective.

Animée par l’Agence et coorganisée avec la Ville de Grenoble, la table ronde rassemblait des patients, des acteurs de la santé (santé mentale et du soin) et des acteurs de la Fabrique de la ville, urbanistes, paysagistes et architectes. Après un temps d’exploration libre de la Fresque, les participants ont été invités à partager leurs visions des enjeux et des perspectives pour une ville plus saine, dans un contexte de réchauffement climatique et de vieillissement de la population.

En amont, nous avons travaillé avec les services de la Ville pour analyser 16 quartiers par le prisme de l'Urbanisme favorable à la santé (UFS). Avec l'appui deux grands témoins, Hiba Debouk (directrice Territoires de l’agence AREP) et Nicolas Tixier (professeur à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble), nous avons ensuite choisi et imaginé l'avenir de 13 lieux grenoblois, qui ont été projetés à l'horizon 2040, augmentés en intégrant des objectifs de santé et enfin dessinés par l’illustrateur-architecte-urbaniste Gaëtan Amossé. Olga Braoudakis, architecte-urbaniste référente sur les questions de santé à l'Agence.

Un temps pour brosser le portrait de la situation locale et croiser les regards

Après une introduction par Pierre-André Juven, l’adjoint à la santé de la ville de Grenoble, un premier temps de témoignage d'acteurs de la santé, mais aussi de patients - malades psychiatriques- a permis de dresser un état des lieux collectif de la situation et de partager des enjeux de santé issus du quotidien des acteurs et de leurs connaissances de terrain. Le constat partagé à cette occasion traduisait de nombreuses alertes sur la situation actuelle, notamment sur les forts impacts que le réchauffement climatique, et particulièrement les périodes de canicule, a déjà en terme de saturation de l'offre de soins. Un constat particulièrement inquiétant dans le cœur métropolitain, qui fait face à des enjeux d’inégalités de santé et de précarité majeurs.

Si l'adaptation de la ville est plus que jamais indispensable pour prendre soin des plus fragiles, les acteurs ont également alerté sur la nécessité de massifier les interventions allant dans ce sens.

Les acteurs de la Fabrique de la ville ont ensuite pu témoigner de la complexité à intégrer les déterminants de santé dans des villes fabriquées de manière de plus en plus générique, qui peinent à s’adapter et prendre en compte les spécificités des populations les plus fragiles. Certains notaient également la difficulté à intégrer des injonctions contradictoires (densifier sans minéraliser ?).

Des échanges empreints d'inquiétudes mais surtout d'engagement

L’ensemble des acteurs s’accordait dans le temps conclusif sur la grande nécessité à surmonter les difficultés pour réenclencher les réflexions sur « comment restaurer la ville », « comment la rendre plus adaptée et plus douce aux publics les plus vulnérables ».

Un préalable indispensable réside dans la transversalité et la collaboration, pour aller vers une prévention plus forte qui porte des messages coordonnés et clairs : pour que chacun se mette en mouvement, l’ensemble des acteurs doit porter les mêmes recommandations. Plus largement, la bonne coopération des acteurs et la solidarité entre patients, acteurs de la santé et de la Fabrique de la Ville, collectivités, etc. peut contribuer à garantir la pérennité des actions.

À écouter

Le podcast Table ronde : quelle santé à Grenoble en 2040

À regarder

Santé et urbanisme : de l'expérimentation à la diffusion d'une culture commune. Interview, mai 2024


À lire

Retour sur la rencontre « Urbanisme, territoires et santé, alliés pour la vie ». Article, juin 2023

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